Bavure policière à Ngandajika : OLPA saisit le général Amuli

Dans une correspondance adressée au Commissaire général de la Police nationale congolaise, avec ampliation au Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières, les membres du Comité exécutif de l’OLPA condamnent la bavure policière à l’endroit de la personne de Matthieu Ntita, journaliste à la Radio Télévision la Voix Populaire (RTVP), station communautaire émettant à Ngandajika (Lomami). OLPA appelle à l’implication du numéro Un de la police pour que les agissements du colonel Faustin Bobez ne demeurent impunis et que le blason terni de la police républicaine dans cette partie du pays, soit redoré.
Ci-dessous l’intégralité de la correspondance réceptionnée par les services du Commissariat général :
Kinshasa, le 30 décembre 2021
N/Réf : 238/CE/JAKM 012/21
Transmis copie pour information :
A son Excellence Monsieur le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières àKinshasa/Lingwala
A Monsieur le Commissaire général de la Police nationale congolaise à Kinshasa/Lingwala
Monsieur,
Concerne : protestation
Le Comité exécutif de l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA), organisation non gouvernementale de défense et de promotion de la liberté d’information basée à Kinshasa, a l’honneur de venir par la présente auprès de votre personnalité protester contre les mauvais traitements subis par Matthieu Ntita, journaliste à la radio télévision la Voix Populaire (RTVP), station communautaire émettant à Ngandajika, territoire situé à 125 kms de Kabinda, chef-lieu de la province de Lomami, au centre de la République démocratique du Congo (RDC).
Matthieu Ntita a été soumis à une bastonnade par le colonel Faustin Bobez, responsable local de la police à Ngandajika. C’était au moment où le journaliste effectuait un reportage sur un rassemblement organisé par une association des motocyclistes devant le siège de la SONAS (Société Nationale d’Assurance), le 17 décembre 2021. Les manifestants exigeaient la suspension de l’opération de recouvrement forcé de l’assurance automobile par SONAS dans le territoire de Ngandajika.
L’officier supérieur de la police a administré plusieurs coups de poing au journaliste qui s’en est sorti avec plusieurs lésions corporelles au cou et à la mâchoire. Il a été acheminé aux urgences à l’hôpital général de référence de Ngandajika où il est interné jusqu’à ce jour.
Monsieur,
Point n’est besoin de rappeler que le Président de la République prône l’État de droit, c’est à dire un pays où l’intégrité physique des personnes est garantie. S’en prendre de manière aussi brutale à un journaliste en plein exercice de son travail dénote un abus de pouvoir susceptible d’exposer son auteur à une double action disciplinaire et pénale. L’acte posé par cet officier supérieur de la police est manifestement une atteinte grave à la liberté de presse garantie par la législation nationale et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme.
Par voie de conséquence, OLPA vous prie de bien vouloir instruire vos services pour que ces agissements du colonel Bobez ne demeurent impunis et le blason terni de la police républicaine soit redoré.
Espérant une suite favorable, le Comité exécutif de l’OLPA vous prie d’agréer, Monsieur, ses sentiments patriotiques.
Pour le Comité exécutif
Chancelle Nsingi, Secrétaire Exécutive a i
Nancy Zombo, Chargée d’administration.