Kasaï oriental : les journalistes prêts pour la couverture des élections

L’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA) a organisé jeudi 7 septembre 2023, à la salle Polycarpe Mpoyi Ngongo, un atelier sur le traitement de l’information électorale par la presse du Kasaï oriental. Une rencontre qui a réuni près d’une quarantaine des journalistes de Mbuji-Mayi et ses environs. Lors d’une cérémonie d’ouverture solennelle haute en couleurs, la gouverneure intérimaire de la province du Kasaï oriental, Mme Julie Kalenga a rendu un vibrant hommage au Chef de l’Etat qui a placé la presse dans sa vision de consolidation de la démocratie. Saluant l’initiative de grande portée de l’OLPA, l’autorité provinciale à rappeler le rôle des médias dans l’accompagnement des actions des autorités provinciales.
Elle a promis de suivre attentivement les recommandations issues de cette rencontre pour accompagner leur matérialisation appelant, au passage, les professionnels des médias à capitaliser les acquis de présentes assises au bénéfice de la communauté qui a plus besoin de bonnes informations puisées à la source et non celles qui inondent les réseaux sociaux. Dans son mot d’accueil, M. Kabongo Mbuyi, secrétaire exécutif de l’OLPA, a remercié l’autorité provinciale pour son implication dans le succès de cette activité avant de rappeler le parcours de l’OLPA et de remercier son partenaire NED (Fondation nationale pour la démocratie) pour le soutien apporté à l’organisation. Dans sa communication sur la problématique de la liberté de la presse au Kasaï oriental, M. Louis Kabongo, président de la section provinciale de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) a jeté un regard rétrospectif sur la liberté de la presse, avant de faire la critique de l’exercice du métier de journaliste au Kasaï oriental, et enfin poser des jalons pour une presse forte, respectueuse, indépendante et libre. Il a déclaré que l’accès aux sources d’informations n’est pas garanti et la liberté de la presse au Kasaï oriental constitue encore une bataille dure à mener.
Accréditation pour accéder à l’information
Anaclet Mbuyi Mushinda, secrétaire exécutif provincial de la Commission électorale nationale indépendante (CENI/Kasaï oriental) s’est appesanti sur l’accréditation des journalistes pour la couverture des élections. Selon lui, les journalistes et les organes de presse sont considérés comme des parties prenantes au processus électoral qui comprend les périodes pré-électorale, électorale et post-électorale. Et les journalistes sont les bienvenus à toutes les étapes du processus. Il a rappelé que seuls les président et le rapporteur de CENI sont autorisés à s’exprimer. Les autres le font par délégation des pouvoirs. Le meilleur canal de diffusion de nouvelles est le site web de CENI. Il a aussi indiqué que pour avoir accès aux installations de CENI, l’accréditation du journaliste est obligatoire. Jusqu’à présent, seules deux demandes d’accréditation ont été réceptionnées au bureau de CENI/Kasaï oriental. Faisant le bilan de la régulation des médias au Kasaï- oriental, M. Ghislain Banza Kamwela, Coordonnateur provincial du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC/Kasaï oriental), a déploré le fait que certains journalistes travaillent en même temps comme attachés de presse ou conseillers en communication dans des cabinets politiques ou auprès des opérateurs économiques, devenant ainsi juge et partie quand il s’agit de traiter des informations qui concernent leurs « patrons ». Il se pose la question de la crédibilité de la presse, étant donné l’incompatibilité entre la qualité du journaliste actif chargé de faire l’information et celle de l’attaché de presse ou conseiller en communication qui gère l’image de celui pour qui il travaille.
Le CSAC, à travers son centre de monitoring, a relevé au cours de l’exercice 2022-2023, quelques manquements. Et des actions ont été menées pour conjurer la mauvaise gestion de la liberté d’expression et les abus de la liberté de la presse. Ces dispositions disciplinaires et administratives sont donc prises dans le dessein de mettre fin aux irrégularités que peuvent commettre les professionnels de la presse. Il a conclu en affirmant que la profession est parasitée. Beaucoup de journalistes ont manipulé une information sensible en écoutant leur intuition. Il faut aller au-delà de la formation en renforçant aussi la culture de la citoyenneté, car le professionnalisme, la compétence et l’expertise à eux seuls, ne suffisent pas. Plusieurs recommandations ont été faites après des travaux en carrefour par les participants.
Département des Infos publiques