ActualitésLettres

Liberté de presse à Bumba : OLPA plaide pour l’intervention du CSAC

Kinshasa, le 6 juillet 2020. Dans une lettre adressée au bureau du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), OLPA appelle le régulateur public des médias à s’investir  pour obtenir l’annulation des décisions de radiation des journalistes de Bumba et de suppression d’une dizaine des programmes radiodiffusés des médias émettant à Bumba (province de Mongala).

Ci-dessous l’intégralité de la correspondance

Kinshasa, le 6 juillet 2020

N/Réf : 180/CE/JAKM 07/20

Transmis copie pour information :

A son Excellence Monsieur le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières à Kinshasa/Lingwala

 A Son Excellence Monsieur le Gouverneur de province de Mongala

A l’Honorable Madame la Présidente de l’Assemblée provinciale de Mongala

(Tous à Lisala/Mongala)

A Monsieur le Président du bureau du Conseil supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) à Kinshasa/Gombe

 Monsieur,                  

Concerne : demande d’intervention

Le Comité exécutif de l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA), organisation non gouvernementale de défense et de promotion de la liberté d’information basée à Kinshasa, a l’honneur d’approcher votre autorité pour ce repris en concerne.

En effet, OLPA sollicite votre intervention personnelle en tant que régulateur public des médias en vue d’obtenir l’annulation pure et simple des décisions prises par la Commission ad hoc chargée d’études des cas des médias de Mongala instituée par une mission mixte Exécutif et Assemblée provinciaux de Mongala dans un communiqué officiel n°003/2020 du 26/05/2020.

Pour votre gouverne, lors d’une mission à Bumba, territoire situé à 106 kms de Lisala, chef-lieu de la province de Mongala, au nord de la République démocratique du Congo (RDC), conduite par sieurs Crispin Ngbundu Malengo et Floribert Gala Nziege respectivement Gouverneur et président de l’Assemblée provinciale de Mongala, du 23 au 26 mai 2020, plusieurs mesures conservatoires ont été prises à l’endroit des organes et des professionnels de la presse travaillant dans cette partie du pays, accusés à tort ou à raison d’avoir contribué à la montée de la tension politique dans la province avec des déclarations tapageuses dans les médias ainsi que des propos outrageants à l’égard des autorités provinciales et nationales.

Conséquemment, les radios La voix de Bumba, Mongala, Mwana Mboka et Rurale ont été suspendues jusqu’à nouvel ordre.  L’émission Kotisa nga na ndako ya Basiala version 12600 lettres diffusée sur les antennes de Radio Mwana Mboka a été supprimée définitivement. Plusieurs animateurs des radios ont été aussi visés par ces décisions et suspendus de toute prestation. Il s’agit de Jean-Willy Engonga, Fabrice Ngani, Victor Mbonzo, Trésor Emeka, tous de la Voix de Bumba, Olivier Peguy Yenga et Benjamin Mondonga (Radio Mwana Mboka) ainsi que Fiston Epima de radio Mongala.

Fabrice Ngani a été interpellé, le 26 mai 2020, par la garde rapprochée du gouverneur et conduit au Parquet de Bumba puis transféré au parquet de grande instance de Lisala où il a été relaxé, le 4 juin 2020, pour insuffisance des charges.

Le Gouverneur et le président de l’Assemblée provinciale de Mongala ont promis de mettre en place une commission ad hoc chargée d’étudier cas par cas pour aboutir à la levée de ces mesures. Curieusement et contre toute attente, cette Commission a rendu public un procès-verbal, le 17 juin 2020 énumérant plusieurs mesures ciblant les médias et les journalistes.  Elle a décidé de rouvrir les quatre radios suspendues.

Par contre, elle a pris l’étrange décision de radier plusieurs journalistes parmi lesquels Olivier-Péguy Yenga Boguo (radio Mongala), Benjamin Mondonga (radio Mwana Mboka), Fabrice Ngani, José Lingili, Victor Mbonzo et Trésor Emeka (tous de Radio La Voix de Bumba FM). D’autres journalistes ont été suspendus à trois mois et une dizaine d’émissions supprimées jusqu’à nouvel ordre.

Il y a lieu d’indiquer que toutes les mesures précitées visant les organes et les professionnels de presse de Bumba n’ont aucun fondement légal. Au contraire, elles violent les statuts de l’Union nationale de la Presse du Congo (UNPC) dont plusieurs organes et journalistes de Mongala se réclament être membres ainsi que le statut particulier de la Commission de discipline et d’éthique professionnelle.

En outre, la démarche de la mission mixte et de la Commission ad hoc énerve les dispositions de la loi organique du 10 janvier 2011 portant composition, attribution et fonctionnement du Conseil supérieur de l’Audiovisuel et de la communication. Il en est aussi de la loi du 22 juin 1996 fixant les modalités d’exercice de la liberté de presse en RDC.

Par voie de conséquence, OLPA vous prie de bien vouloir vous impliquer personnellement afin d’obtenir l’annulation de toutes ces mesures liberticides et garantir l’exercice de la liberté d’information dans la province de Mongala.

Ce dont ses membres vous remercient vivement

Patriotiquement

NSINGI BAMENGA Chancelle

Secrétaire Exécutive a.i

C.I. : Président national de l’UNPC

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Bouton retour en haut de la page