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Lors d’un atelier à Kindu : les médias du Maniema s’engagent à accompagner les institutions plus transparentes et efficaces

Plus d’une trentaine des journalistes travaillant dans la ville de Kindu (Maniema) se sont engagés à accompagner les autorités dans la consolidation des institutions plus efficaces et transparentes. C’était lors d’un atelier organisé par l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA), le 7 octobre 2020 au centre des ressources pour enseignants de l’école primaire de Kindu-ville. Dans son discours d’ouverture, M. Baudouin Kibwe Selemani, ministre provincial du Commerce, Industrie, Travaux publics, Poste, Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (PNTIC), des médias et porte-parole du gouvernement provincial du Maniema, a souligné que bientôt deux ans que la République démocratique du Congo (RDC) a vécu sa première passation historique et pacifique du pouvoir au sommet de l’Etat depuis l’année 2019. L’histoire retiendra qu’un Président de la république sortant a cédé pacifiquement son pouvoir à un autre de façon civilisée, a-t-il renchéri. Ajoutant qu’Il est indispensable de consolider cet acquis pour éviter tout retour en arrière pour les générations futures. L’initiative de l’ONG OLPA devrait être saluée par les professionnels des médias de notre province, où les organes de presse sont appelés à jouer un rôle non négligeable pour accompagner le Gouvernement provincial et d’autres institutions de Maniema à matérialiser la vision des autorités nationales à savoir : le bien-être des congolais. Selon le ministre, le thème de ces assises est plus qu’interpellateur, car les professionnels du micro, les chasseurs d’images et les chevaliers de la plume réunis en ce lieu, ont la lourde responsabilité de contribuer à la consolidation des institutions issues des élections afin qu’elles soient fortes, et travaillent pour l’intérêt commun. « Mon Ministère suivra avec beaucoup d’attention les recommandations issues de cet atelier pour accompagner leur matérialisation », a martelé M. Baudouin Kibwe. Souhaitant la bienvenue aux participants, Kabongo Mbuyi, secrétaire exécutif de l’OLPA, a fait savoir aux participants que l’organisation de cette activité tombe à point nommé, car elle intervient durant une période où plusieurs acteurs sociaux déplorent la crise du journalisme avec l’avènement et l’influence grandissante des réseaux sociaux dans la société actuelle. Il a également rappelé que cette activité se déroule au moment où se clôture le 9ème congrès de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), un congrès dit de tous les enjeux. Le secrétaire exécutif de l’OLPA a aussi remercié la Fondation nationale pour la démocratie (NED) pour son appui à cet atelier. Trois communications ont été enregistrées au cours de cette activité. La première est celle de M. Baudouin Kibwe Selemani. Il s’est penché sur l’influence des médias locaux pour le changement de comportement des acteurs politiques et sociaux de la province du Maniema. Il a indiqué qu’en sa qualité de ministre ayant en charge le portefeuille des médias, il apprécie à juste titre le travail abattu par les journalistes locaux. Il s’est dit conscient de la force et de l’influence des médias sur la vie de la société congolaise, en général, et de la population du Maniema en particulier. Baudouin Kibwe a en outre ajouté que les professionnels des médias jouissent du respect et de l’estime de son ministère qui ne va pas lésiner sur ses moyens afin de les accompagner dans leur noble mission d’informer ses administrés. Parlant des tares tant décriées dans ce secteur, il a épinglé le sensationnalisme des médias. Il éloigne le journaliste du professionnalisme et l’enivre du goût de plaire à tout prix. Et le porte-parole du gouvernement de conseiller aux journalistes de Maniema de rester professionnel, de respecter le Code d’éthique du journaliste ainsi que les lois qui régissent ce secteur. C’est la condition sine qua none pour abattre un travail de qualité. D’ailleurs, plusieurs organes de presse de la province font déjà un travail appréciable en dépit de leurs maigres moyens. Grâce à leurs informations, les médias locaux arrivent à recadrer certains acteurs et ces derniers rectifient immédiatement le tir pour être en communion avec l’opinion publique locale.

Vue des participants à l’atelier de Kindu

Rigobert Yuma Ndwani Walumba, membre de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) et journaliste retraité, a fait une évaluation non complaisante de la couverture médiatique des élections de 2018 par la presse de Maniema, avant de tirer les leçons pour le scrutin de 2023. Il a estimé que durant la période électorale, la famille médiatique du Maniema a servi la population conformément au respect des règles éthique et déontologiques. Néanmoins, cette famille médiatique n’a pas été épargnée des pressions de tout genre, de l’influence des politiciens ou des candidats directement ou indirectement. Ce qui l’a poussé aussi à commettre des infractions sur le plan journalistique, donc les délits de presse. Et pourtant, d’autres dispositions préventives étaient prises avant et pendant les élections à travers différentes réunions organisées par le CSAC (Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la Communication). Les activités telles que la réunion à l’intention des représentants des médias, un atelier de renforcement des capacités des journalistes, la participation à des émissions pour éclaircir les principes de régulation des médias ont été organisées. Le CSAC a même infligé des sanctions à l’endroit des journalistes à cause des dérapages maintes fois décriés dans plusieurs radios où les déclarations incendiaires des candidats ont été diffusées sans aucun traitement. En ce qui concerne le scrutin à venir, M. Yuma Duani a dit n’avoir aucune crainte, faisant confiance aux médias pour avoir tiré les leçons du passé afin d’envisager l’avenir avec optimisme.
De son côté, Junior Assumani Manyota, chef des travaux à l’Université de Kindu s’est penché sur le contrôle citoyen et l’apport des médias dans l’accompagnement de la population. Il a défini le contrôle citoyen comme la nouvelle orientation donnée par les bailleurs des fonds relativement au suivi des réalisations publiques initiées dans le cadre des programmes de développement. Le contrôle citoyen renvoie au pouvoir et à la capacité qui sont donnés aux citoyens de demander aux agents des services publics (y compris les élus locaux) et aux fournisseurs de services de rendre des comptes. Parlant de l’apport des médias du Maniema dans l’accompagnement de la population au contrôle citoyen, l’orateur a indiqué que les médias, principal et véritable porte-parole de la masse, quatrième pouvoir, en général et ceux du Maniema en particulier ont un rôle crucial à jouer dans la conduite du contrôle citoyen de l’action publique. Les médias devront inciter les acteurs de contrôle citoyen et inculquer la culture de bonne gouvernance aussi bien dans le chef des citoyens que dans le chef des gouvernants. Cette incitation aux bonnes pratiques passera par l’organisation des émissions radiodiffusées sur les thématiques de la bonne gouvernance et du contrôle citoyen, par de émission-débats publics réunissant les gouvernants et les citoyens, la promotion des expériences du contrôle citoyen et de bonnes gouvernances ayant réussi sous d’autres cieux, de reportage et de pages magazines sur plusieurs aspects de contrôle citoyen. Les résultats, les conclusions et les suggestions du contrôle citoyen réalisés aussi bien par les citoyens que par la société, doivent être diffusés et connus par toute la communauté. Les médias en général et ceux du Maniema en particulier, devront faciliter la diffusion de ces conclusions et résultats. Pour bien jouer son rôle et accompagner la conduite du contrôle citoyen de l’action publique, les médias du Maniema doivent être professionnels, crédibles et totalement libres.
A l’issue de ces communications, les participants se sont scindés en deux groupes de travail. Le premier groupe a travaillé sur les stratégies pour la facilitation du contrôle citoyen par les médias du Maniema et le second groupe a travaillé sur l’apport des médias du Maniema dans le changement du comportement de la classe politique. Après un débat houleux, les recommandations suivantes ont été formulées : Créer des émissions de sensibilisation et débats démocratiques, respecter le Code d’éthique et de déontologie professionnelle, accorder la parole à toutes les couches sociales, se détacher des personnalités politiques et garder son indépendance, proposer des projets d’édits sur la protection des journalistes locaux et le droit d’accès à l’information publique, le renforcement régulier des capacités des journalistes.

Département de l’Information publique

 

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